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MONSIEUR

Pour un premier film de l'année, "Monsieur" ne vous prendra pas la tête. C'est bien fait, bien joué et assez désespérant quant à la vitesse à laquelle les sociétés évoluent. Et pourtant l'Inde est dans le peloton de tête sur le plan scientifique...L'homogénéité n'est pas la caractéristique première des sociétés...

Ce conte, traité par Walt Disney, aurait été un conte de fée. La scénariste et  réalisatrice Rohana Gera en fait, elle, une histoire des plus réalistes qui souligne  la stricte division de la société indienne en castes qui se côtoient mais ne sauraient se mélanger, encore moins se fondre.

Ratna, la bonne, sert « Monsieur » demeuré seul après un mariage avorté. Il a une très bonne situation, au sein d’une famille prospère. Elle a été veuve à dix-neuf ans, a quitté son village et a pris cet emploi qui lui permet aussi d’aider sa sœur et son ex belle-famille.

Prisonniers au sens fort de leurs castes et de leurs différences sociales infranchissables ces deux personnages ne pourront  se rejoindre. Serait-ce si différent chez nous ? C’est en fait la question que ce film nous pose.

C’est bien joué, la différence entre l’appartement luxueux et brillant d’une part,  l’extérieur poussiéreux et terne d’autre part est bien mise en valeur. C’est lent car la réalisatrice tient à  prendre le temps de laisser murir la situation. Ce « lent » s’arrête juste à la limite du « long ». Quelques vues panoramiques et le bruit qui monte de la ville suffisent à caractériser Bombay en pleine explosion.

La femme indienne n’est pas sortie de ses problèmes…

Didier Grandcolas

A