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12 JOURS L'enfermement psychiatrique vu par Didier grandcolas

Période de fête, certes, mais pas pour tout le monde! C'est le moment de penser à ceux qui ne peuvent en profiter, pour des raisons toutes plus diverses les unes que les autres. Comme ceux soumis à l'enfermement psychiatrique d'office.

On ne présente plus Raymond Depardon qui, à soixante-quinze ans, a réalisé une œuvre photographique et documentaire considérable. Sa dernière réalisation met ses caméras au service d’un dévoilement de cet « entre soi » où sont présents face à face les malades psychiatriques « enfermés d’office sans consentement » et leurs avocats (commis d’office la plupart du temps) d’un côté, le juge des libertés s’appuyant sur les avis des médecins de l’autre.
Dix portraits de malades qui, en quelques minutes, font remonter à la surface des drames plus ou moins enfouis, des traumatismes indélébiles, des abandons insurmontables que la société ne peut qu’aplanir,  incapable qu’elle est encore aujourd’hui d’apporter une véritable guérison médicale. La décision du juge ne peut, dans la très grande majorité des cas, que confirmer le maintien de l’enfermement.
Sans pathos, sans effets de quelque nature que ce soit, avec juste un surlignement musical d’Alexandre Desplat et les respirations qu’offrent de rares plans extérieurs, ce documentaire ne peut laisser indifférent. Comment améliorer une situation que nous préférons garder cachée et qui ne transparait souvent que dans les signaux de détresse adressés à SOS Amitié ? Ames sensibles s’abstenir mais ce serait dommage.

Didier Grandcolas       Décembre 2017

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