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"La belle et la meute"

Didier Grandcolas a été interpellé  par "la belle et la meute"  un film Tunisien qui dérange

La belle c’est une jeune et jolie femme (Mariam Al Farjani) qui se fait violer par des policiers. La meute c’est le véritable pack soudé et solidaire que constitue l’équipe de policiers et qui ne vise qu’à obtenir de la jeune femme qu’elle ne porte pas plainte. Au final la réalisatrice, Kauther Ben Hania, qui s’est inspirée du livre de Meriem Ben Mohamed « Coupable d’avoir été violée » donne à voir au spectateur neuf plans-séquence d’une rare intensité dramatique.

L’histoire se passe en Tunisie et le côté machiste est évidemment exacerbé. Les acteurs, venus du théâtre, dirigés au millimètre, sont impressionnants de vérité et ne sont pas pour rien dans la tension permanente que l’on ressent. Les dialogues, écrits par la réalisatrice, sont percutants et parfaitement vrais. L’administration tunisienne est cauchemardesque comme toutes les administrations du monde. Kafka n’est décidément pas mort.

C’est un film magnifique, parfaitement abouti, qu’une très grande actrice, passant sans cesse de l‘adolescence à l’âge adulte,  porte de bout en bout. On ne sort pas de ce film indemne.

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