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ROUBAIX, UNE LUMIÈRE

Arnaud Desplechin, Roublaisien de naissance, fait revivre un sordide fait divers de 2002 et ce film ne manque pas d’atouts.Le premier est sans doute d’avoir confié le rôle du commissaire de police à Roschdy Zem qui développe un personnage extrêmement solide et attachant, synthèse vivante de notre vieille France perdue du Nord désindustrialisé et du Maghreb dont sont issus bon nombre d’habitants de Roubaix et de la conurbation environnante.

Le second est d’avoir confié les rôles des jeunes femmes à Léa Seydoux et Sara Forestier qui sont absolument convaincantes dans leur interprétation.

Soulignons enfin la qualité de la mise en scène et de la photo.

Mais ce qui rend le film assez unique c’est la qualité de l’attention que l’ensemble des personnages du commissariat porte à tous ceux qui ont affaire à la police. En ces temps où la police est souvent critiquée ce film pourrait passer pour une plaidoirie en faveur de tous ces personnels constamment sur la brèche qui ne ménagent ni leur temps ni leur peine. Le commissaire n’est pas loin du moine soldat entièrement dévoué à sa cause tandis que le jeune policier s’interroge sur sa vocation.

Arnaud Desplechin confirme ici le talent dont il avait fait montre en 2013 avec « Jimmy P. Psychothérapie d’un indien des plaines ».

Didier Grandcolas      Août 2019

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