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JUSQU’À LA GARDE

Ce film est un peu comme un vin vieux: fermé au départ il s'ouvre progressivement en s'aérant pour offrir au final un superbe retour. Tiendrions-nous avec Xavier Legrand un futur grand maître?

Faites-vous votre idée!

JUSQU'A LA GARDE

 

Bénéficiant d’un titre à double sens ce film cache bien son jeu. On s’attend à une histoire de divorce et on se retrouve en fait dans un thriller dont le réalisateur, Xavier Legrand, cite les sources chez Hitchcock, Heneke et Chabrol, excusez du peu. Mais, on ne peut le nier, son film tient bien, comme il le dit lui-même, d’ « un cinéma qui fait participer le spectateur en jouant avec son intelligence et avec ses nerfs ».

L’ex-mari est joué à la perfection par Denis Ménochet qui traduit à tout instant l’ambigüité de ce personnage violent, tricheur, pervers, prêt à tout  parce qu’un traumatisme d’enfance sans doute l’empêche d’être simplement normal. Lea Drucker est bien, elle, la femme qui ne peut plus être trompée sur la vérité de son ex-mari. Thomas Gioria, le petit garçon au milieu du drame, est extraordinaire et on se demande vraiment comment on arrive à faire jouer aussi bien un enfant.

On se dit d’abord que cette histoire de garde est bien longue, on se demande ensuite jusqu’où va aller le mari avant d’être pris par l’angoisse d’une fin qu’on devine inéluctable.

Voilà en définitive un excellent premier long métrage qui nous met en appétit pour la suite de ses réalisations. A suivre…

Didier Grandcolas     Février 2018

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