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WONDER WHEEL

Didier Grandcolas se lasse des films de Woody Allen.

 

Nous ne verrons cette fois-ci qu'un film digne d'une bonne soirée devant la télé. Dialogues toujours aussi fournis mais au profit d'une histoire de série B.

47ème film de Woody Allen ! le coffret de l’intégralité de ses films va coûter une fortune…Sera-t-on content d’y retrouver ce dernier opus ? La première réaction serait probablement de dire : non. Et pourtant, ne faudrait-il pas regarder un peu plus loin que le bout de son nez ?

Humptey, c’est le nom du personnage incarné par James Belushi. On pense immédiatement à cette vieille comptine anglaise que reprend Lewis Carroll dans « Alice Au Pays des Merveilles » : « Humptey Dumptey sat on a wall, Humptey Dumptey had a great fall; All the King's horses and all the King's men, Couldn't put Humptey Dumptey together again.” (Il s’agit de l’oeuf assis sur son mur qui se casse la figure et qu’on ne peut reconstituer.)

Or toute l’histoire du film est bien l’histoire d’un monumental échec. Personne ne sortira indemne de ce grand jeu de la vie symbolisé par les manèges de Coney Island et en particulier cette Grande Roue omniprésente, qui semble tourner à vide mais qui fait qu’à chaque tour les personnages sont différents. Grands jeux du mensonge et de la trahison. Grand jeu où le petit gamin traumatisé ne sait s’exprimer qu’en mettant le feu à tout.

Magnifiques interprétations de Kate Winslet, Juno Temple et Justin Timberlake. Splendides éclairages et photographies de Vittorio Storaro qui méritent vraiment une grande louange.

Alors ? Peut-être une impression de déjà vu.

Voici donc l'idée que je me fais du dernier Woody Allen qu'il est toujours difficile de snober tant l'animal est habile, déroutant et capable de vous sortir un chef d'oeuvre sans prévenir. 

Didier Grandcolas    Février 2018

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